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La Cage Dorée

Mercredi 19 novembre 3 19 /11 /Nov 21:29
Andrew s'assit dans l'amphithéâtre pour suivre son premier cours à l'université. Il observa les gens assis autour de lui. C'était majoritairement des garçons, et tous affichaient sur leur visage une expression concentrée et sérieuse. Il se sentait tout petit, entouré de tous ces étudiants. Son premier cours s'avéra plus que soporifique et il ne fut pas mécontent qu'il s'achève.
En sortant il aperçût dans la cohue une paire d'yeux gris, froids comme la glace et il crut reconnaitre le garçon de la demeure ou il travaillait, mais le temps de se retourner et il avait disparu. Andrew mangea seul dans l'immense cafétéria et assista au reste de ses cours, avant de passer vite fait chez lui pour prendre le pantalon que lui avait donné le garçon blond et de le passer en vitesse pour enfin se rendre sur son lieu de travail.
Il se mit à tondre le gazon, le long du sentier, pensant que ses employeurs seraient plus contents si depuis le chemin de l'entrée, le jardin paraissait soigné avant le reste. Ça ne faisait pas dix minutes qu'il tondait la pelouse quand le blond passa devant lui, accompagné d'une jeune fille très mince aux jambes interminables, à peine cachées par une jupe très courte. Elle avait de longs cheveux blonds qui tombaient en cascade sur son dos et un très joli visage. Andrew les regarda passer et il vit le blond lui faire un clin d'œil.


Lucas s'était installé tout en haut de l'amphithéâtre pour son premier cours. Après deux minutes déjà, il n'en pouvait plus. Ce que ce prof était chiant ! Lucas se mit alors à détailler les étudiants, du haut de son perchoir. Il y avait quelque jolies nanas et des mecs plutôt mignons. Lucas était bisexuel et il ne s'en cachait pas, ni à ses parents, ni à personne. En général, on ne lui disait jamais non. Son attention fut attirée par les cheveux noirs et tondus d'un étudiant sur le point de s'assoupir. Le jardinier. Ainsi donc il étudiait la même chose que lui ? Un sourire se dessina au coin de ses lèvres. Il n'était peut-être pas si indigne d'intérêt, finalement.
Durant le reste de la journée, il fit connaissance de Tatiana, une fille peu farouche aux jambes longilignes. D'après son attitude, il comprit très vite qu'il lui plaisait et il l'emmena boire un café après les cours.
-... et j'ai deux sœurs, l'une est infirmière et l'autre est cadre dans une entreprise...
-Tatiana, la coupa-t-il. Il avait bien envie de lui dire que rien de tout ça ne l'intéressait plus que sa paire de seins, mais il n'aurait jamais pu profiter d'eux s'il l'avait fait... Tatiana, tu es magnifique, lui dit-il en lui faisant un sourire charmeur.
Elle se mit à glousser. Il approcha son visage du sien et l'embrassa. Elle introduisit sa langue dans sa bouche et il se mit à lui caresser un sein, à travers son chemisier. Il mit fin au baisé et elle fit la moue.
-Ca te dit de passer chez moi ?
Tatiana fit un sourire coquin.
-oui.

En passant devant le jardinier, Lucas ne put s'empêcher de lui faire un clin d'œil. Il avait envie de le rendre jaloux. Tatiana n'était qu'un trophée, une belle plante. Rien de ce qui était sorti de sa bouche ne l'avait intéressé une minute, mais ses lèvres pulpeuses étaient un appel au pécher.

Arrivé dans sa chambre, il se dépêcha de déshabiller Tatiana, avant de se déshabiller lui-même.
-Tu es si beau, dit elle admirative devant son corps musclé.
-Merci, dit il en la couchant dans son lit.
Il se mit à l'embrasser dans le cou, tout en massant doucement ses seins et en collant son intimité contre son sexe. Il lui lécha les tétons et Tatiana se mit déjà à gémir. Comme il la méprisait, d'être aussi facile ! Il descendit jusqu'à son sexe en lui embrassant le ventre et se mit à lécher ses lèvres, puis son clitoris, et à embrasser son sexe. Elle gémissait sous ses coups de langue et il se mit à entrer sa langue dans son sexe. Il finit par y introduire un doigt, et le sortit pour titiller son anus, sans pour autant arrêter de lui lécher le sexe sensuellement. Il savait que ça lui ferait perdre la tête et il avait raison. Elle se mit à gémir plus fort. Il se mit à enfoncer légèrement son doigt dans son anus, et elle jouit dans un râle de plaisir.
-Alors ma belle, c'était bon ? interrogea-t-il en se mettant au niveau de son visage.
- Délicieux, dit-elle en souriant.
-Tu ne vas tout de même pas te contenter de ça ? demanda-t-il en collant son sexe durci contre le sien.
-Oh non...
-J'aime mieux ça, répondit-il en introduisant son sexe dans le sien. Elle eut un hoquet de surprise, mais il fut rapidement remplacé par de longs gémissements dus aux lents vas et viens que lui procurait Lucas. Elle jouit une deuxième fois et Lucas continua ses vas et viens, si bien qu'elle jouit une troisième fois, en même temps que lui cette fois ci.


Andrew arrivait à la fin de son temps de travail quand il vit la blonde sortir, le sourire aux lèvres. On pouvait dire qu'ils n'y étaient pas allés par quatre chemins. Il taillait la haie près de l'entrée principale de la maison quand le blond en sortit et s'assit sur les marches du perron, en regardant la jeune fille s'éloigner. Il mit les mains autour de sa cigarette pour l'allumer. Andrew sentait son regard sur lui. Il lui tournait le dos. Il n'avait pas envie de le voir. Que ce garçon étudie au même endroit que lui alors qu'il travaillait pour lui le gênait. Il ne voulait pas qu'il sache.
-Comment tu t'appelles, déjà, lui demanda le blond.
-Andrew, répondit-il, sans se retourner.
-Andrew... Joli prénom.
-Et toi ?
-Lucas. Dis-moi, Andrew... tu vas à l'université, non ?
Andrew se sentit rougir. Il l'avait vu, lui aussi.
-Oui.
Un silence s'installa, et Andrew ne chercha pas à le briser. Quand il se retourna, Lucas n'était plus là.

Après plusieurs jours passés à travailler pour la famille Delatourre, Andrew s'était vite rendu compte que Lucas vivait pratiquement seul dans cette immense demeure et qu'il ramenait des filles, ou des garçons pratiquement tous les jours, et à chaque fois différents. Il n'y avait donc plus de doutes pour lui quant à sa bisexualité. Il ne lui parlait que rarement, car il ne l'aimait pas beaucoup. Il le trouvait hautain et ça ne lui plaisait pas du tout. Quand ils se croisaient à l'université, ils s'ignoraient poliement, et ça lui plaisait comme ça.


Lucas se plaisait à l'université. Il y avait tellement de monde, et chaque jour il rencontrait de nouvelles personnes. Il ne s'était pas passé un jour sans qu'il ne ramène quelqu'un, fille ou garçon, pour passer un « bon moment ». Lucas avait bien remarqué qu'Andrew l'évitait quand ils étaient à l'université. Ils leur arrivaient de se croiser, mais il détournait simplement le regard, et il partait toujours le plus vite possible de l'amphithéâtre.
Ce garçon l'intriguait. Il le méprisait, comme il méprisait tout le monde, mais il lui trouvait une beauté simple et rude. Il n'avait pas l'air d'attacher la moindre importance à son apparence, et pourtant, plus Lucas le voyait, que ce soit dans le jardin ou à l'école, plus il le désirait.

Lucas rentrait des cours, seul pour une fois. Il avait reçu une invitation pour une soirée prévue en fin de semaine chez l'une des filles avec qui il avait couché dans les jours qui précédaient. Il comptait bien y aller, même si revoir cette fille ne l'intéressait pas. Il s'étonna en rentrant chez lui de ne pas voir Andrew s'activer dans le jardin. Peut-être était-il à l'arrière. Lucas se sentait las. Blasé. Il ouvrit la porte de la maison et se figea. Une douce mélodie parvenait à ses oreilles. Lucas lâcha son sac et se précipita dans le grand salon.
-Qu'est ce que tu fais, s'emporta-t-il
Andrew, qui ne l'avait visiblement pas entendu arriver sursauta violement, produisant quelques fausses notes au piano, avant de se lever et de s'en écarter précipitamment, comme un gamin pris en faute.
-Hein ? Tu faisais quoi ? répéta Lucas, avant de le gifler violement.
Andrew se tenait la joue. Il mit un certain temps avant de réagir.
- Ca ne va pas non ? T'as pas le droit de me frapper !
-Et toi t'as pas le droit de rentrer dans la maison !
-Je... Je suis désolé... Je cherchais M. Delatourre, j'ai fini ce qu'il m'avait demandé de faire, et en passant devant le piano, j'ai pas pu résister, ça faisait trop longtemps que je n'avais plus joué... J'ai pas pu l'emporter avec moi... Mais c'était pas la peine de me frapper !
Lucas s'assit sur le canapé, et ferma les yeux, avant d'inspirer profondément. Il sortit brusquement son GSM de sa poche et composa un numéro.
-Jean, le jardinier n'a plus rien à faire, dit il en regardant Andrew d'un œil mauvais.
-...
-ok...
Lucas raccrocha. Il était énervé. Qu'est ce qu'il se croyait ce foutu jardinier. Rentrer comme ça et utiliser son piano ? SON piano !
-Ben tu viens, dit-il en s'apercevant qu'Andrew n'avait pas bougé. Il se remit à marcher et il entendit les pas d'Andrew derrière lui, ce qui lui indiquait qu'il le suivait, maintenant.

Une fois arrivés dans le bureau de Jean, Andrew se planta à l'entrée sans bouger.
-Ben rentre ! « Abruti » pensa-t-il
Andrew entra. Lucas s'assit à la place de Jean et se mit à fouiller le bureau. Il levait des papiers, fouillait dans les tiroirs, déplaçait des objets. L'énervement l'empêchait de trouver quoi que ce soit. La main d'Andrew se posa sur son épaule et le fit sursauter. Il n'avait pas remarqué qu'il avait fait le tour du bureau.
- Calme-toi... Je suis désolé d'être entré sans permission, ça ne se reproduira plus.
Lucas soupira.
-C'est pas ça... c'est le piano... il ne faut pas que tu touche à ce piano, c'est compris ? Je me fiche bien que tu entre dans la maison, mais ne touche plus à ce piano.
-Oh... bon, d'accord. Tu en joues aussi ?
-Non, je serai incapable d'en sortir la moindre mélodie, dit il en se remettant à chercher cette fichue feuille.
-Ah enfin !
Lucas parcourut la feuille des yeux.
-Eh ben, t'es pas sorti de l'auberge, dit il en la lui tendant.


Andrew s'était rendu à la demeure des Delatourre pour commencer son travail au plus vite. Après avoir passé son pantalon de travail, il s'apperçut qu'il ne lui restait rien à faire. Andrew se dirigea vers la porte de la cuisine, qui n'était jamais vérouillée, et il entra.
-Monsieur Delatourre ? Alfred ? Carmen ?
Personne ne répondait. Il semblait être seul dans la maison. Andrew sortit de la cuisine et se retrouva dans une grande et belle salle à manger. Huit chaises design se trouvaient autour de la table. Elles donnaient un air froid à cette piece qui aurait du être conviviale. De là ou il était, Andrew appercut un magnifique piano dans la pièce voisine. Il savait qu'il n'était pas sensé s'avanturer dans la maison, mais comment revenir en arrière après avoir vu un si beau piano ? Andrew parcourut la distance qui l'en séparait et s'assit sur le petit banc. Il toucha lentement les touches du piano, sans les enfoncer. Son propre piano lui manquait. Il n'avait pas joué depuis si longtemps... ses doigts se mirent à jouer une mélodie qu'il appréciait particulièrement. Il ferma les yeux et se laissa emporter par la musique. Il était sur un petit nuage.
-Qu'est ce que tu fais ? s'exclama une voix furieuse
Andrew sursauta violement. Il avait été surpris, et il se sentait vulnérable à cet instant, parce quand il jouait, il exposait la part la plus personnelle de lui-même à quiquonque l'écoutait. Il se leva précipitament et fit un pas pour s'écarter du piano.
-Hein ? Tu faisais quoi ? répéta Lucas, avant de le giffler violement.
Andrew se tenait la joue. Il l'avait frappé fort, et la douleur ne s'atténua qu'après plusieurs secondes.
-Ca va pas non ? t'as pas le droit de me frapper !
-Et toi t'as pas le droit de rentrer dans la maison !
-Je... Je suis désolé... Je cherchais M. Delatourre, j'ai fini ce qu'il m'avait demandé de faire, et en passant devant le piano, j'ai pas pu résister, ça faisait trop longtemps que je n'avais plus joué... J'ai pas pu l'emporter avec moi... Mais c'était pas la peine de me frapper !
Lucas s'assit sur le canapé, et ferma les yeux, avant d'inspirer profondément. Il sortit brusquement son GSM de sa poche et composa un numéro.
-Jean, le jardinier n'a plus rien à faire, dit il en regardant Andrew d'un œil mauvais. « « Le jardinier »... quel crétin celui là... « Le jardinier »... il a un nom « le jardinier » »pensa Andrew en le fusillant du regard.
-...
-ok...
Lucas raccrocha. Il avait l'air très énervé, et Andrew ne comprenait pas qu'on se mette dans un tel état pour si peu. Il n'avait rien volé, ni rien abimé tout de même...
Lucas se dirigea vers la sortie du salon, et Andrew ne bougea pas
-Ben tu viens, dit il en se retournant vers lui. Andrew lui emboita le pas avec mauvaise humeur.

Lucas l'emmena dans le bureau de Jean. Ne sachant pas s'il devait entrer ou rester dans la salle d'attente, Andrew se planta a l'entrée du bureau sans bouger.
-Ben rentre ! Aboya-t-il
Andrew entra. Lucas s'assit à la place de M. Delatourre et se mit à fouiller le bureau. Il levait des papiers, fouillait dans les tiroirs, déplaçait des objets avec fébrilité. Andrew fit le tour du bureau. Lucas avait l'air d'un dément, il fallait qu'il se calme, tant de colère en une seule personne... ça ne pouvait être que destructeur. Il posa sa main sur son épaule et Lucas sursauta violemment.
- Calme-toi... Je suis désolé d'être entré sans permission, ça ne se reproduira plus, dit il en ignorant le fait qu'il lui avait fait peur.
Lucas soupira.
-C'est pas ça... c'est le piano... il ne faut pas que tu touche à ce piano, c'est compris ? Je me fiche bien que tu entre dans la maison, mais ne touche plus à ce piano.
-Oh... bon, d'accord. Tu en joues aussi ?
-Non, je serai incapable d'en sortir la moindre mélodie, dit-il en se remettant à chercher ce qu'il cherchait. Andrew ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas toucher au piano, surtout que s'il ne savait pas en jouer, ça ne devait pas être le sien... mais peut-être était-ce pour cela ?
-Ah enfin !
Lucas parcourut la feuille des yeux.
-Eh ben, t'es pas sorti de l'auberge, dit il en la lui tendant.

Effectivement, Andrew n'était pas sorti de l'auberge. Il devait abattre deux arbres, planter des rosiers et des parterres de fleurs et faire tout un tas d'autres corvées...

Publié dans : La Cage Dorée
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Mardi 28 octobre 2 28 /10 /Oct 20:57

-… Andrew Jonson, J’ai 19 ans.

-Et quelles sont vos motivations ?

-J’adore les plantes, j’ai la main verte, je pense que je pourrais vous être d’une grande utilité, et j’ai besoin d’argent…

Cet Andrew Jonson paraissait un peu pitoyable aux yeux de Lucas.  Il se tenait dans le petit salon privé de son beau père, qui servait aussi de salle d’attente à son bureau, dont la porte était entrebâillée, et il avait surpris la fin de la conversation de celui-ci avec le nouveau jardinier.  De là ou il était, il pouvait l’apercevoir de dos.  Il portait un baggy, un simple T-shirt noir, assez vieux, d’après ce qu’il en jugeait par la couleur délavée qu’il arborait, et de simples baskets.  Il avait les cheveux noirs très courts.

-Je pense que je vais vous prendre à l’essai, à partir de demain, cela vous convient-il ?

-Merci beaucoup !  Ce sera parfait !

-A demain dans ce cas.  Demandez à Alfred de vous raccompagner jusqu'à la sortie.

-A demain.

Andrew se retourna, révélant un doux visage à Lucas, qui n’avait cessé de l’observer.  Il avait le teint légèrement halé, une bouche pulpeuse, un nez droit et des yeux bleus azur, qui faisaient penser à ceux d’un ange. 

En apercevant Lucas, il lui fit un léger sourire crispé, que Lucas ne lui rendit pas.  Celui-ci se leva et entra dans le bureau de son beau père sans prendre la peine de toquer.

-Lucas.

-Jean, dit-il en prenant place sur le siège en face de son bureau.

-Je ne crois pas t’avoir entendu toquer.

-C’est normal, je n’ai pas toqué.

-Je vois que tu es toujours aussi poli.  Que me vaut ta visite ?

-J’ai besoin d’argent.

-Forcément.

Lucas se renfrogna.  Malgré la grande fortune que sa mère et son beau-père possédaient, il devait justifier la moindre de ses dépenses auprès de celui-ci.  C’était si pesant.  Bien sûr, il recevait de l’argent de poche chaque mois, peut être même que la somme qu’il recevait était plus élevée que celle que recevrait le jardinier, mais cela ne lui suffisait pas toujours.

-Je dois payer mon minerval, dit il en crispant ses doigts sur l’accoudoir de son fauteuil.

-Que fais tu de ton argent de poche ?

-Je le dépense. 

-Tu ne sais pas te payer ton minerval ?

-Mon argent de poche n’est pas destiné à payer mes frais scolaires.

-Tu m’exaspères.  L’argent te brule entre les doigts, répondit Jean en ouvrant le coffre encastré dans le mur derrière lui, caché par un tableau et dont lui seul connaissait la combinaison.

-Toi aussi.

Jean murmura quelque chose, mais Lucas ne l’entendit pas.

-Il te faut combien ?

-500 dollars environ.

Jean lui tendit une liasse de billets en le fusillant du regard.

Lucas sortit en fermant la porte du bureau derrière lui.

-C’est pas possible d’être aussi radin quand on est aussi riche.

-Bonjour monsieur.

-Bonjour, Alfred, dit il au major d’homme qui passait à coté de lui.

Il ne savait pas s’il l’avait entendu, et il s’en fichait pas mal.

 

 

-A demain dans ce cas.  Demandez à Alfred de vous raccompagner jusqu'à la sortie.

-A demain.

Andrew, qui ne s’était pas assis parce qu’il était bien trop stressé se retourna et ouvrit la porte qui était restée entrebâillée.  Il aperçût un jeune homme blond qui le regardait, assis sur l’un des fauteuils de la salle ou il avait poireauté pendant bien une demi-heure avant son entretien.  Il lui fit un petit sourire crispé.  Pourvu qu’il ne vienne pas pour la place de jardinier, il avait besoin de ce poste.

Il sortit de cet étrange salon et aperçût Alfred, qui vint vers lui, sans qu’il ait à lui demander quoi que ce soit.

-Alors, demanda-t-il, ça s’est bien passé ?  Vous avez le poste ?

Il avait eu le temps de discuter un peu avec Alfred, pendant la demi-heure d’attente, et lui avait raconté l’objet de sa visite.

-Eh bien il me prend à l’essai demain, dit-il avec un sourire.  Mais il y avait un autre garçon qui attendait, j’espère que c’est pour autre chose.

Alfred pouffa de rire.

-C’est Monsieur Lucas, le beau fils de Monsieur Delatourre.  Ça m’étonnerait fort qu’il attende là pour les mêmes raisons que vous.  Il aurait bien trop peur de se salir les mains.

-Ah, répondit Andrew, soulagé.

-En tout cas, bonne chance, lui dit Alfred, une fois arrivés à la sortie, ca ne va pas être de la tarte, je vous préviens.

Andrew le remercia et sortit de l’immense demeure.  Il se mit à avancer sur le petit sentier qui menait jusqu’au grand portail en fer forgé, à deux cents mètres de là.  Le jardin qui s’étendait de part et d’autre du sentier était immense.  Il devait venir tous les jours après les cours pour s’en occuper, et ce ne serait pas de trop, vu la taille du jardin, et qu’en plus, d’après ce qu’il pouvait constater, ça faisait un petit temps déjà qu’il n’avait pas été entretenu.

Andrew referma le portail derrière lui, en sortant. 

Il retourna au petit appartement qu’il louait, près de la prestigieuse université ou il allait entrer.  Il était soulagé d’avoir été engagé, parce que sinon il ne savait pas comment il aurait fait pour payer le loyer.  Andrew avait choisi cette université californienne, parce qu’elle était réputée pour sa faculté de sciences politiques et économiques, qui étaient précisément les études qu’il voulait faire.  Il avait donc du laisser ses parents, ses amis et tout ce qu’il connaissait loin derrière lui, dans le Massachussetts.

Andrew jeta ses clefs sur la table basse et se laissa tomber sur le canapé miteux qu’il avait acheté dans un magasin de seconde main.  Il faisait si chaud, ici en Californie…

 

 

Lucas se réveilla vers midi le lendemain.  Il s’étira et se dirigea vers la fenêtre, qui donnait sur la partie du jardin non visible aux visiteurs, et plus loin, il y avait la mer.  Il faisait beau, aujourd’hui encore.  Il avait payé son minerval à l’université, et la rentrée était pour le lendemain.  Son regard se perdit dans l’horizon.  Il n’avait pas vraiment envie d’aller en cours.  Il savait que de toute façon, il serait engagé dans l’entreprise de son beau père et que même si ça n’était pas le cas, l’avarice de celui-ci lui garantissait un héritage qui lui éviterait de travailler pendant un bon bout de temps.  Il ne s’entendait pas très bien avec Jean, il ne s’était jamais bien entendu avec lui, mais il s’était marié avec sa mère et il était bien forcé de le supporter.

Il aperçût dans le jardin le jardinier qui s’activait.  Il était accroupit par terre et arrachait les mauvaises herbes, torse nu.  Sa peau bronzée luisait sous le soleil chaud.  Il transpirait.  Lucas sourit. 

Il décrocha son téléphone et composa le numéro de la bonne.

-Carmen ? … oui, j’aimerais petit déjeuner… Pourriez vous dresser ma table dans le jardin, près de la marre ?... Merci, Carmen, vous êtes un ange.

Lucas continua à observer le jardinier, et ne tarda pas à voir Carmen, cette brave femme, amener une petite table de jardin ronde en fer forgé blanc, suivie de sa chaise et bientôt recouverte de croissants et autres viennoiseries, ainsi qu’une tasse et d’une carafe de café et une autre de jus d’orange.  Le téléphone sonna et Carmen lui annonça que son petit déjeuner était prêt.

Lucas descendit, seulement vêtu de son bas de pyjama et alla s’installer à sa table, en face du jardinier qui continuait à arracher les mauvaises herbes.  Ce qu’il était sexy, même s’il était vêtu de haillons, pensa-t-il en regardant son dos musclé.

Le jardinier se releva, et Lucas remarqua que son jeans baggy, qui était troué aux genoux était par ailleurs taché de boue.  Il jeta les mauvaises herbes qu’il avait arrachées dans un sac un peu plus loin.

-Vous devriez porter un pantalon de travail, ça vous éviterai de tacher le votre, dit Lucas en se servant du café.  Le jardinier sursauta, et ça le fit sourire.  Manifestement il ne l’avait pas vu s’installer à sa table.  Jean ne vous a pas proposé d’en porter un, repris-t-il.

-Euh… M. Delatourre ?

-Oui, Jean.

-Non, il a du oublier.

Lucas sourit.  Il a du penser à son porte feuille, oui.

-Vous voulez faire une petite pause ?

-Je ne sais pas si…

-Je vous accorde une pause, si vous la voulez, dit il en regardant une petite goutte de sueur couler le long de sa tempe.

-C’est d’accord, alors.

Lucas lui servit un verre de jus d’orange et le lui tendit.  Le jardinier rougit avant de le prendre et de le boire d’une traite.  Il s’assit par terre, à l’ombre d’un arbre, et après quelques instants, il se remit au travail. 

 

 

Andrew arriva à dix heures trente dans la demeure de M. Delatourre, et ce dernier lui donna ses instructions.  Il lui était interdit de rentrer dans la maison, et tous les outils dont il aurait besoin se trouvaient dans la remise, dans un coin reculé du jardin.  Sa tache consistait à arracher les mauvaises herbes, tondre le gazon et tailler les haies, et quand il aurait fini, il était tenu de mettre M. Delatourre au courant.  Andrew se mit au travail et il se mit à arracher les mauvaises herbes autour de la marre, dans un coin reculé du jardin.  Le soleil tapait et son T-shirt fut vite trempé de sueur, ainsi il décida de l’enlever.

Il vit la bonne dresser une table, un peu plus loin, mais n’y prêta aucune attention.  Après un moment, fatigué d’arracher ces satanées mauvaises herbes, il ramassa celles qu’il avait déjà arrachées et les jeta dans le sac qu’il avait préparé à cet effet, qui était un peu plus loin.

-Vous devriez porter un pantalon de travail, ça vous éviterai de tacher le votre, dit une voix derrière lui. Andrew sursauta et se retourna, pour se retrouver face au garçon blond de la veille, occupé à se servir une tasse de café, le sourire aux lèvres.  Il était vêtu uniquement d’un bas de pyjama rayé bleu et blanc.  Jean ne vous a pas proposé d’en porter un ?, repris-t-il.

-Euh… M. Delatourre ?

-Oui, Jean.

-Non, il a du oublier. Répondit Andrew en se disant que ce crétin devrait utiliser le nom de famille de son employeur quand il parlait de lui avec lui, plutôt que son prénom.

-Vous voulez faire une petite pause ?

-Je ne sais pas si…

-Je vous accorde une pause, si vous la voulez.

-C’est d’accord, alors.

Andrew l’observa.  Il avait les cheveux blonds, pas encore coiffés, mais la veille ils tombaient soigneusement devant ses yeux.  Il avait les yeux gris et froids, et il s’étonna qu’il lui serve un verre de jus d’orange, qu’il but d’une traite, car il était littéralement assoiffé.  Il observa une dernière fois le visage las du garçon, avant d’aller s’asseoir au pied d’un arbre, plus loin.

Publié dans : La Cage Dorée
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